Journal officiel du Sénégal

Décret n° 2011-160 du 28 Janvier 2011 portant interdiction de l'importation et de la production au Sénégal des lampes à incandescence et promotion des lampes à économie d'énergie.

Rapport de présentation

Dans le contexte actuel marqué par une crise énergétique, le Gouvernement a initié de nombreuses actions pour le redressement du secteur, notamment dans le sous-secteur de l'électricité.

Ces actions résultent des conclusions d'un diagnostic à 360° entrepris pour la restructuration et la relance du secteur de l'énergie, dans le cadre du Plan TAKKAL. Parmi les mesures préconisées pour une meilleure maîtrise de la demande d'électricité, figure en bonne place le remplacement des lampes à incandescence par des lampes à économie d'énergie.

En effet, l'utilisation généralisée des lampes à économie d'énergie (environ 3.500.000 unités) permet de réduire substantiellement la demande d'énergie et d'économiser le coût d'une centrale d'environ 70 MW (de 35 milliards F CFA). Il s'agit là, d'une économie non négligeable pour le budget de l'Etat et le contribuable.

Par ailleurs, la substitution envisagée réduirait sensiblement la facture d'électricité des consommateurs d'environ 15% et diminuerait de manière considérable, aussi bien, la facture pétrolière du Sénégal que les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Ainsi en attestent les résultats positifs enregistrés dans le cadre du programme pilote de remplacement de 500.000 lampes à incandescence conduit par la SENELEC en 2010. L'exécution de ce programme a entraîné une baisse de la demande de l'ordre de 9 MW.

En outre, selon l'Agence Internationale de l'Energie, l'éclairage absorbe 19% de la production d'électricité dans le monde et représente prés de 35% de la facture énergétique dans le secteur tertiaire. Au Sénégal, la part de l'éclairage dans la facture d'électricité des ménages représente prés de 23%.

De plus, la forte utilisation des lampes à incandescence est un facteur d'accroissement des coûts de production. En effet, ces lampes à incandescence ne transforment qu'une infime partie de l'énergie consommée en lumière, le reste constituant de la chaleur. Bien que d'un coût d'achat moindre, une lampe à incandescence consomme 4 à 5 fois plus d'énergie qu'une lampe à économie d'énergie. Au surplus, la durée de vie des lampes à incandescence (environ 1.000 heures) est 6 à 10 fois plus courte que celle des lampes à économie d'énergie (environ 8.000 heures).

En définitive, le coût cumulé de l'achat et de l'utilisation d'une lampe à incandescence est 3 fois plus élevé que celui d'une lampe à économie d'énergie.

C'est pourquoi, le Sénégal, à l'instar de nombreux pays, a décidé de s'engager pour des raisons d'économie d'énergie, de rationalisation des investissements et de protection de l'environnement, dans un vaste programme de déploiement de lampes à économie d'énergie, en vue du remplacement des lampes à incandescence principalement auprès de la clientèle domestique.

Souleymane Ndéné NDIAYE.