Journal officiel du Sénégal

LOI n°2010-13 du 31 Mai 2010 autorisant le Président de la République à ratifier la Charte de la Renaissance culturelle africaine, adopté par la sixième session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine, tenue à Khartoum (Soudan), le 24 Janvier 2006.

EXPOSE DFS MOTIFS

Conscients du fait que la culture constitue pour les peuples africains le moyen le plus sûr de promouvoir une voie propre l'Afrique pour un développement durable et la réponse la plus efficace aux défis de la mondialisation les Etats membres de l'Union africaine ont adopté, le 24 janvier 2006, la Charte de la Renaissance culturelle africaine, lors de la sixième session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union, tenue à Khartoum (Soudan).

Cette Charte s'inspire de la Charte culturelle pour l'Afrique, adoptée à Port-Louis, en 1976, à laquelle elle se substitue largement.

La Charte de la Renaissance culturelle africaine, qui souligne le rapport entre le développement et la culture, présente une série de concepts et de propositions stratégiques et constitue, de ce fait, une base solide pour l'orientation le pilotage et l'évaluation des politiques culturelles aux niveaux national et régional.

L'objectif de cet instrument juridique consiste à :

affirmer la dignité des africains ainsi que le fondement populaire de leur culture ;

promouvoir la démocratie culturelle et le patrimoine culturel africain à travers la conservation, la restitution et la réhabilitation ;

encourager la coopération culturelle entre Etats membres en vue du renforcement de l'unité africaine ;

intégrer les objectifs culturels aux stratégies de développement ;

encourager la coopération culturelle internationale pour une meilleure compréhension entre peuples, à l'intérieur comme à l'extérieur du Continent ;

renforcer le rôle du patrimoine culturel et naturel dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance ;

doter les peuples africains de ressources leur permettant de faire face à la mondialisation.

Pour ce faire, les Etats africains comptent s'appuyer sur l'accès de tous les citoyens à l'éducation et à la culture pour la libération du génie créateur de leurs peuples, le respect des identités culturelles nationales et régionales, le renforcement de la place de la science, de la technologie, ainsi que des langues africaines dans le développement. A cela, s'ajoutent l'échange et la diffusion des expériences culturelles entre pays africains.

La présente Charte entrera en vigueur à la date de la réception par la Commission de l'Union Africaine, des instruments de ratification et d'adhésion des deux tiers des Etats membres de l'Organisation.

Les principes directeurs énoncés dans cette Charte occupant une place de choix dans le Préambule de la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001, ainsi que dans les stratégies nationales de développement comme le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) et la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA).

Souleymane Ndéné NDIAYE.