Journal officiel du Sénégal
LOI n°2014-09 du 20 Février 2014 relative aux contrats de partenariat
L'atteinte des objectifs de croissance élevée, voire de développement, passe par la mise en œuvre d'importants projets d'infrastructures structurantes nécessitant la mobilisation de moyens financiers considérables.
Face à l'importance des investissements à réaliser, une baisse de l'aide au développement et une croissance insuffisante, le budget de l'État, comme principale source de financement des infrastructures, semble montrer ses limites. Dans ce contexte, un changement de paradigme dans la satisfaction des besoins de financement de l'économie nationale s'impose. Il s'agit de trouver des mécanismes de financement qui soulage le budget de l'État. À cet égard, les nouvelles propositions mettent en exergue la nécessité de s'approprier les avantages qu'offrent les financements innovants.
Avec la loi n°2004-13 du 1er mars 2004 relative aux contrats de Construction-Exploitation-Transfert d'infrastructures, dite loi CET, modifiée par les lois n°2009-21 du 4 mai 2009 et n°2011-11 du 28 avril 2011, le Sénégal s'est doté d'une législation permettant la réalisation et l'exploitation, en partenariat public-privé, d'infrastructures d'intérêt public destinées à satisfaire les besoins des populations en matière de mobilité urbaine et interurbaine.
Cependant, face à un besoin croissant de financement d'ouvrages ou d'équipements nécessaires à l'exercice des missions de service public et après une dizaine d'années d'application, il a été jugé nécessaire de procéder à une évaluation du cadre institutionnel et juridique de cette loi.
Cette évaluation a mis en exergue le champ d'application très restreint de la loi CET qui se résume aux seules infrastructures constituant des dépendances du domaine public artificiel. Elle a aussi débouché sur la formulation de nombreuses recommandations concernant notamment :
l'élargissement du champ d'application de la loi pour couvrir l'ensemble des secteurs prioritaires ;
le renforcement de la participation du secteur prive national et la création d'emplois ;
l'introduction de mesures incitatives pour les entreprises de l'UEMOA ;
l'assouplissement des conditions et modalités de traitement des offres spontanées, en vue de mieux capter les opportunités d'investissements ;
la mise en place d'une instance d'appui à la mise en œuvre des partenariats public-privé.
Ces recommandations ont inspiré l'adoption des mécanismes permettant aux collectivités publiques de mener à bien leurs missions dans la quasi-totalité des secteurs de l'action publique, à l'exception de ceux de l'énergie, des télécommunications ou des mines qui disposent déjà d'une législation spécifique aux montages de type " partenariat public-privé ".
Il est également envisagé d'assouplir le mécanisme de traitement en vigueur de l'offre spontanée qui, en dépit de la compensation financière prévue par la loi CET n'a pas permis de mettre en œuvre un seul projet de Partenariat public-privé, en raison notamment de la réticence des opérateurs privés à partager avec leur concurrents, les études qu'ils ont réalisées préalablement au dépôt de leur offre.
En se fondant sur ce constat et ses conséquences négatives en termes de mobilisation de l'investissement, il est prévu, dans certaines circonstances, de déroger à l'appel d'offres, qui demeure le principe.
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